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À Paris, elle fait passer son appartement de F à C au DPE avec des matériaux biosourcés

À Paris, elle fait passer son appartement de F à C au DPE avec des matériaux biosourcés


À Paris, elle fait passer son appartement de F à C au DPE avec des matériaux biosourcés

À Paris, un appartement ancien classé F au DPE a été transformé en logement classé C, grâce à une rénovation pensée autour de matériaux biosourcés. Voici les choix concrets qui ont permis ce changement radical.

Un appartement invendable à cause du DPE

Valérie Ballet découvre un appartement invendu depuis plus d’un an, dans le quartier Gambetta à Paris. Situé au 3e étage d’un immeuble en brique de 1910, ce bien de 40 m² souffre d’un DPE classé F, un frein majeur pour les acheteurs comme pour les banques.

“Le confort, ça a été un peu le pilote dans toute la rénovation de cet appartement.”

Déterminée à donner une seconde vie à ce logement, Valérie le transforme en vitrine de rénovation écologique, avec un objectif clair : passer de F à C au DPE en privilégiant des matériaux biosourcés.

Produits, méthodes et techniques d’arbitrages

Très vite, elle se heurte à une réalité : la majorité des artisans ne connaissent pas ces matériaux. “Je pensais complètement naïvement que les professionnels du bâtiment allaient m’orienter vers des solutions biosourcées. Pas du tout.”

Elle fait alors appel à Isabelle, habitologue, qui valide une approche par correction thermique grâce à un enduit de chaux aérienne, associé à du liège. Ce choix offre plusieurs avantages :

– La chaux laisse respirer les murs
– Elle régule l’humidité ambiante
– Son bilan carbone est neutre grâce à l’absorption de CO₂ au séchage
– Elle ne contient aucune pétrochimie

Détails des matériaux biosourcés utilisés

Valérie utilise un mortier à base de chaux aérienne et liège, produit au Portugal. Elle récupère elle-même 10 sacs à Lille après un retard de livraison. Coût estimé : 20 à 25 € par sac, soit environ 250 €.

Le parquet ancien est poncé, puis vitrifié avec un produit sans COV (environ 50 €/L). Aux abords des fenêtres, des plaques de liège à 30 €/m² entraînent les ponts thermiques.

Le système de chauffage repose sur une pompe à chaleur Mitsubishi bi-split (RR), posée côté cour, validée par la copropriété. Budget : entre 3 500 et 4 000 € tout compris.

Côté cuisine, la gamme Viennelin biosourcée de Leroy Merlin est choisie : panneaux recyclés, zéro pétrochimie, pour un coût d’environnement 1 800 €. L’électroménager est également basse consommation : machine à laver à induction, chauffe-eau de 65 L dernière génération, sèche-serviette connectée. Budget global : environ 2 500 €.

Les interrupteurs sont issus de la gamme Schneider blanc recyclé (8 € pièce, soit 20 % plus cher qu’un modèle standard).

“Tous les éléments ont été choisis en basse consommation.”

Dans la salle de bain, elle installe un extracteur d’air et un pavé de cloison en plastique recyclé, produit à Aubervilliers (120 € la plaque).

Coûts, résultats et vente express

Valérie doit faire des compromis. Elle renonce par exemple au fermacell, trois fois plus cher que le BA13. Malgré cela, le mur en chaux aérienne revient à un coût global équivalent à une isolation classique, une fois tous les matériaux et la main-d’œuvre inclus.

La pose de la chaux prend trois jours. La préparation des murs ajoute environ une semaine. Si elle avait choisi des matériaux conventionnels, le temps global n’aurait pas été plus court.

Le pari est gagnant. Grâce à la correction thermique, au chauffage performant et aux équipements sobres, l’appartement atteint le DPE C. Ce résultat lui permet d’obtenir un prêt bancaire à impact, assorti d’une rétrocession de 5 % des agios.

La cerise sur le gâteau ? La revente est conclue en seulement trois jours, au prix haut de gamme du 20e arrondissement. “Un appartement biosourcé, bah il aurait peut-être ce ne serait pas un appartement lambda.”

“J’ai très envie d’avoir un réseau propre qui est un réseau d’entrepreneurs biosourcés.”

Déjà, elle planifie ses prochaines opérations, convaincue que ce modèle est réplicable.

“C’est possible, rénover en biosourcé, c’est possible, et même en ville.”

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