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Avec son passeport numérique, Kia ouvre la voie à la transparence totale sur les batteries de voitures électriques

Kia teste un passeport batterie qui détaille la santé de chaque cellule. Il promet transparence, réparabilité et meilleure valeur de vente pour les VE.
La santé de la batterie, c’est un peu le sujet qui fâche quand on parle de voiture électrique. Une opacité que Kia a décidé de briser. Le constructeur coréen prend les devants en lançant le tout premier essai public d’un passeport numérique capable de scruter la batterie à son niveau le plus fin : la cellule. En allant au-devant de la future réglementation européenne, cette initiative pourrait bien changer durablement notre rapport à la voiture électrique.
Le passeport batterie, qu’est-ce que c’est ?
L’Union européenne imposera dès 2027 des passeports numériques pour toutes les batteries de véhicules électriques. Une sorte de carnet de santé ultra-détaillé, non pas pour vous, mais pour la batterie de votre voiture. C’est l’idée du passeport batterie qui permet de suivre en temps réel l’état de santé (le fameux SoH), d’effectuer des diagnostics précis et de conserver une traçabilité complète tout au long de sa vie. Il aide également à obtenir des informations sur la provenance des matériaux, l’empreinte carbone, la recyclabilité, l’état de santé et l’historique de chaque batterie. Si l’idée n’est pas totalement inédite, Volvo intègre déjà ce passeport sur son SUV EX90, Kia est le premier à pousser le concept aussi loin.
Là où Kia innove, c’est en descendant au niveau de la cellule. Alors que les systèmes actuels se contentent d’une vision globale du pack batterie, la technologie testée par Kia collecte des informations pour chaque petite cellule qui le compose. Cette transparence augmente afin de construire une nouvelle relation de confiance avec les clients, explique Marc Hedrich, le Président et CEO de Kia Europe.
Les avantages concrets pour l’automobiliste
Au-delà de la simple conformité avec la loi, cette technologie avancée promet des bénéfices bien réels pour les propriétaires de véhicules électriques. Grâce à cette surveillance précise, il est possible de changer les cellules individuellement au lieu de remplacer les modules dans leur totalité. Fini le temps où il fallait changer un module entier, une opération souvent longue et onéreuse. On parle ici d’une maintenance plus abordable et d’une durée de vie de la batterie éventuellement prolongée.
Outre la volonté de réduire les réparations surprises et coûteuses, le dispositif de Kia entend déposer un vrai coup de pouce au marché de l’occasion. La possibilité de consulter l’histoire de santé détaillée vise à renforcer la confiance pour l’acheteur potentiel dans les performances du véhicule. Du côté du vendeur, c’est la garantie d’une meilleure valeur de revente, preuves à l’appui.
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Enfin, cette transparence permet également de prendre des décisions plus éclairées sur la réutilisation ou le recyclage des piles en fin de vie. En prolongeant leur utilisation sur le marché, en favorisant une économie plus circulaire et en réduisant les déchets.
Comment ça marche ? L’expérimentation sur le Kia EV3
Kia a fait venir de Corée du Sud un EV3 un peu spécial, équipé d’un système de surveillance mis au point par Dukosi. À l’intérieur, chaque cellule de la batterie embarque une puce qui transmet ses données en temps réel. Celles-ci remontent vers le cloud, puis sont consultables par les techniciens ou le conducteur lui-même, directement sur l’écran de la voiture. L’historique de la batterie se met à jour automatiquement après chaque réparation, de quoi assurer une certaine traçabilité.
Ce projet d’envergure, mené avec des partenaires européens comme l’Université de Delft ou TNO, n’est pas qu’un simple exercice de style. Kia se met en ordre de marche pour la réglementation de février 2027 et cherche surtout à imposer une nouvelle norme de transparence et de durabilité dans un secteur qui en a bien besoin.
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