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Compost en hiver : si vous ne faites pas ces 4 gestes simples dès janvier, vous perdez un humus précieux pour le jardin au printemps


En plein hiver, de nombreux jardiniers laissent leur compost s’endormir au fond du jardin. Quels sont ces 4 gestes discrets qui le maintiennent actif et transforment la saison froide en atout pour le printemps ?
Quand le jardin se fige sous le givre, beaucoup de jardiniers fermentent le couvercle du composteur et le laissent “dormir” jusqu’au printemps. Le tas semble immobile, les apports se raréfient, et l’on se dit que tout est à l’arrêt. Pourtant, sous la bonne épaisseur de déchets, une vie intense peut continuer à travailler pour le sol, même en plein mois de janvier.
Le compost reste en effet une fermentation aérobie de déchets biodégradables, surtout d’origine végétale, qui améliore la structure du sol, sa capacité de rétention d’eau et l’activité de la microfaune. L’hiver ralentit le processus, mais ne l’arrête pas : en appliquant quatre gestes très simples, il devient possible de garder un compost actif en hiver et de préparer un humus prêt à l’emploi dès le début du printemps. Ces 4 gestes sont plus simples qu’on ne l’imagine.
Compost en hiver : isoler le tas pour garder la chaleur
Versez un composter en hiver qui ne s’essouffle pas, la première clé tient à l’emplacement et à la protection. En tas, les matières se déposent directement sur le sol pour anciennement une hauteur d’environ 0,5 à 1,5 m, de préférence dans un endroit abrité des vents desséchants et du détrempage dû à la pluie. En bac, le composteur se place lui aussi à l’abri, avec un couvercle, et si possible dans un coin qui profite de quelques rayons de soleil en journée, histoire de gagner quelques degrés.
Ensuite vient la “couette” isolante. Une couche épaisse de matières sèches comme la paille, les feuilles mortes ou le broyat de bois, étalée sur le dessus du tas, agit comme un manteau qui retient la chaleur produite par les micro-organismes. Sur un composteur, une bâche ou un tapis isolant posé par-dessus limite les excès de pluie tout en préservant cette chaleur interne. Bien protégé, le compost maintient une température suffisante pour que les bactéries, champignons et lombrics poursuivent leur travail, et il devient en même temps un véritable refuge pour la petite faune du jardin en hiver.
Matières vertes et matières brunes : le bon mélange pour un compost actif en hiver
L’autre geste essentiel consiste à ajuster le mélange de
matières vertes et de matières brunes. En théorie, on alterne toute l’année 1/2 à 3/4 de matières sèches avec 1/4 à 1/2 de matières humides, en provoquant d’apporter un même matériau en trop grande quantité. En hiver, les déchets de cuisine dominent souvent : épluchures, marc de café, restes alimentaires, tous très riches en azote et en eau. Pour éviter un tas détrempé qui se tasse et se met à sentir, il faur donc renforcer la partie de matières carbonées comme les feuilles mortes bien sèches, les petits branchages broyés ou le carton non imprimé déchiré en morceaux.
Les cendres de bois, apportées en petite quantité, enrichissent le compost en potassium tout en aidant à réguler l’humidité. Le bon réflexe consiste à vérifier cette humidité au moment des retours : si le compost est trop sec, on peut ajouter un peu d’eau ; s’il est trop humide, mieux vaut contrôler la couverture, ajouter des matières brunes et, si besoin, étaler le tas pour laisser le surplus d’eau s’évacuer. Cette alternance entre déchets de cuisine et matières sèches structure le tas, favorise l’aération naturelle et limite l’apparition de mauvaises odeurs.
Entretenir la vie du compost en hiver et choisir les bons déchets
Le froid ralentit l’activité des bactéries et des champignons, mais elle ne disparaît pas. Retourner le compost de temps en temps à la fourche permet d’aérer, de décompacter et de répartir la chaleur produite au centre du tas. L’idée n’est pas de bouleverser entièrement le contenu chaque semaine, mais plutôt d’effectuer un brassage régulier, de manière modérée. L’ajout de compost mûr ou de fumier en fine couche réintroduit des micro-organismes et des enzymes qui stimulent la décomposition. Quand on observe une forte présence de vers dans le compost, il est préférable de limiter les retours trop fréquents : ces lombrics se chargent de fragmenter les matières organiques en continu.
Pour ceux qui vivent en appartement ou souhaitent composter à l’abri du gel, le lombricomposteur représente une autre piste. Ce système empile des plateaux perforés dans lesquels des vers de compostage dégradent les déchets de cuisine. Installé dans une pièce aérée, une cave ou un balcon protégé, il fonctionne bien à une température ambiante comprise entre 15 °C et 25 °C.
- À privilégier en hiver : épluchures de fruits et légumes mélangés à des matières sèches, marc de café, tailles de haies broyées pour structurer le tas, cendres de bois en petite quantité pour absorber l’humidité.
- À éviter : agrumes en grande quantité qui peuvent acidifier le compost, déchets très volumineux ou très humides comme les gros morceaux de bois, viande, poisson ou fromage au-delà de toutes petites quantités, qui attirent les nuisibles.
Dans ces conditions, le compost produit pendant la saison froide atteint généralement sa maturité au début du printemps, en mars ou avril, sous forme d’un matériau sombre, meuble et sans odeur désagréable. Lorsqu’il est demi-mûr, il sert de paillage au pied des arbustes ou en couverture de sol après les récoltes ; arrivé au stade de maturité, il s’incorpore par griffage dans les 5 à 10 premiers centimètres de terre, ou entre dans la composition des mélanges pour pots et jardinières jusqu’à environ un tiers du volume. Un compost entretenu tout l’hiver continue donc de recycler les déchets du quotidien tout en préparant en silence un sol plus vivant pour la belle saison suivante.











