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Feu de cheminée : ce détail invisible que la plupart des propriétaires négligent et qui peut embraser votre maison dès décembre 2025


Dans le Gers et les Landes, un simple feu de cheminée suffit à envoyer un homme à l’hôpital et à rendre une maison habitable. Votre installation pourrait-elle, elle aussi, cacher un risque d’incendie cet hiver ?
Un feu qui crépite dans la cheminée quand les températures chutent, c’est l’image même du cocon d’hiver. Dans la réalité, ce moment de détente peut basculer en urgence en quelques minutes si l’installation n’est pas irréprochable, même quand on ne se sert du foyer que quelques soirs par an.
Ces dernières semaines, un feu de cheminée à Chélan, dans le Gers, a envoyé un homme à l’hôpital après inhalation de fumées, tandis qu’à Mézos, dans les Landes, une maison a été gravement endommagée et son occupante relogée. Des maisons ordinaires, des cheminées ordinaires… Et si le danger venait d’un détail que vous ne voyez même pas ?
Feu de cheminée : ce qui s’est passé dans le Gers et les Landes
À Chélan, un incendie d’habitation s’est déclaré un jeudi matin de novembre, vers 9 h 30, dans une maison de 200 m² comprenant un rez-de-chaussée, un étage et des combles. Le feu à pris au niveau de la cheminée et a touché environ deux carrés mètres de plancher. Seize sapeurs-pompiers, deux engins incendie, un moyen aérien et un véhicule de secours ont été mobilisés pour éviter que les flammes ne se propagent davantage dans le bâtiment.
Avant leur arrivée, les deux occupants ont tenté de maîtriser le sinistre. En voulant contenir le feu, ils ont inhalé des fumées ; l’homme de 30 ans a été évacué vers le centre hospitalier d’Auch pour des examens, sa compagne de 35 ans, plus légèrement incommodée, a pu rester sur place. Une scène typique : un départ de feu limité, un réflexe de “se débrouiller”, et au final un risque majeur pour la santé, sans parler de la maison.
Pourquoi un feu de cheminée peut partir d’une installation apparemment propre
À Mézos, dans les Landes, un autre feu de cheminée a “dégénéré” un matin de novembre. Parti du foyer, l’incendie a commencé à entamer le plafond, avant de se propager dans la laine de verre présente dans les combles. Selon le maire de la commune, Gilles Ferdani, “une grosse partie du plafond est abîmé, le feu s’étant propagé dans la laine de verre présente dans les combles”. rapport Sud Ouest. L’habitante, une sexagénaire, a pu évacuer et a été relogée, mais son logement a été lourdement touché.
Ces histoires locales rejoignent ce que documente le Chimney Safety Institute of America : un mauvais entretien de cheminée serait responsable de plus de 25 000 incendies de bâtiments résidentiels chaque année aux États-Unis. Le problème central, c’est la créosoteune substance sombre et collante qui se dépose à l’intérieur du conduit lorsque le bois ne brûle pas complètement. Avec le temps, cette couche devient dure, presque goudronneuse, et surtout extrêmement inflammable. Une fine pellicule peut s’enflammer dès environ 165 °F (soit bien en dessous de la température d’allumage du bois), alors que l’intérieur d’un conduit atteint efficacement entre 200 et 600 °F pendant un feu.
Avant l’hiver : la check-list pour une cheminée sans risque d’incendie
Autre danger souvent invisible : le conduit partiellement ou totalement bouché. Un nid d’oiseaux au sommet, un chapeau de cheminée abîmé, un amas de créosote ou un effondrement interne du conduit peuvent empêcher les fumées de s’évacuer correctement. Dans ce cas, vous cumulez le risque de départ de feu dans le conduit et celui d’intoxication au monoxyde de carbone dans la pièce, même si le foyer ne semble pas particulièrement encrassé à l’œil nu.
Pour réduire ce risque, les spécialistes recommandent une inspection et un ramonage professionnels au moins une fois par an, idéalement avant la première flambée hivernale. Un ramoneur formé est capable de repérer les dépôts de créosote, les fissures du conduit, les joints fatigués ou un chapeau de cheminée endommagé, et de les corriger avant qu’ils ne se transforment en sinistre. Le coût moyen d’un nettoyage de cheminée est d’environ 250 dollars, soit autour de 230 € ; lorsque le dépôt est important et le travail plus long, la facture grimpe. Les professionnels sont très sollicités en automne et en hiver, réserver un passage au printemps ou en été peut donc faciliter les choses.
Beaucoup de propriétaires envisagent de nettoyer eux-mêmes leur conduit. Techniquement possible, c’est un travail pénible : il faut des brosses adaptées au diamètre exact du conduit, monter sur le toit pour retirer le chapeau, gérer la suite dans la maison… Et si l’entretien est jugé défectueux après un sinistre partie de la cheminée, l’assureur peut décider de ne pas indemniser, comme le rappellent aussi les professionnels américains du secteur. Mieux vaut donc vérifier calmement quelques points clés avant d’allumer le premier feu.
Une check-list simple permet déjà de savoir si votre installation mérite un contrôle approfondi :
- Un ramonage par un professionnel a-t-il été réalisé dans les douze derniers mois, avec attestation à l’appui ?
- Le bois utilisé est-il bien sec, stocké à l’abri, non résineux et jamais traité (palettes, bois peint ou verni proscrits) ?
- Rien de combustible (bûches, paniers, tapis, meubles) n’est-il stocké juste devant l’âtre ou collé au poêle ?
- Un pare-feu ou pare-étincelles protège-t-il correctement le sol et les matériaux voisins ?
- Les détecteurs de fumée du logement fonctionnent-ils encore (pile testée récemment) ?
- En regardant à l’intérieur du conduit, voit-on une couche noire ou brillante de plusieurs millimètres d’épaisseur sur les parois (signe d’accumulation de créosote) ?
Si une seule de ces réponses vous met le doute, mieux vaut faire passer un ramoneur-fumiste avant l’hiver et éviter les grandes flambées tant que la cheminée n’a pas été vérifiée de fond en peigne.











