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le projet de loi alarmant du Michigan qui menace jusqu’à l’expression des personnes transgenres

le projet de loi alarmant du Michigan qui menace jusqu’à l’expression des personnes transgenres

Imaginez une loi qui, sous prétexte de bloquer le porno, finit par menacer les VPN, les créateurs de contenu ASMR et même les mangas. Non, ce n’est pas un mauvais film, c’est le projet de quelques élus du Michigan.

On croyait avoir tout vu en matière de propositions de loi absurdes. C’était sans compter sur l’« Anti-Corruption of Public Morals Act », un texte poussé par une frange du parti Républicain dans le Michigan. Sur le papier, l’intention semble simple et consiste à en finir avec la pornographie en ligne. Mais le diable, comme toujours, se cache dans les détails.

Le problème de ce texte est qu’il ressemble à un véritable fourre-tout. Pour définir ce qui est « obscène », ses auteurs ratissent si grand qu’ils embarquent dans leurs filets des pans entiers du web qui n’ont rien demandé à personne. C’est simple, la formulation est si floue qu’elle ouvre la porte à une censure à grande échelle.

Quand l’ASMR et les mangas deviennent des menaces

Pour bien comprendre pourquoi des contenus comme l’ASMR ou les mangas se retrouvent dans le viseur, il faut se pencher sur les mots exacts du projet de loi. Si la cible affichée est bien la pornographie « classique », le texte est rédigé de manière à ratisser bien plus large.

Une définition volontairement floue

Le projet propose une définition ultra-large des « actes sexuels ». Bien sûr, on y retrouve les actes évidents comme les rapports sexuels, mais les auteurs y ajoutent une liste d’éléments beaucoup plus subjectifs, en citant noir sur blanc des choses comme le BDSM, mais aussi « le contenu ASMR érotique, les gémissements, ou le contenu vocal sensuel ».

Avec une telle définition, ce ne sont plus seulement les sites pour adultes qui sont menacés, mais des pans entiers de la culture populaire. Des œuvres comme le livre Cinquante nuances de Grey ou même des films (comme Quand Harry rencontre Sally) contenant des scènes suggestives pourraient tout simplement être criminalisées sur le territoire du Michigan.

La clause « fourre-tout » qui cible tout le reste

Et au cas où quelque chose passerait entre les mailles du filet, la loi ajoute une catégorie finale pour balayer tout le reste. Elle propose de bannir « tout autre matériel pornographique »une catégorie qui, selon le texte, inclut tout ce qui est conçu pour « susciter l’excitation ou la gratification sexuelle ».

C’est ici que la liste des formats visés devient très concrète et alarmante. Le texte cité précise : « les vidéos, la littérature érotique, les magazines, les histoires, les mangas, le matériel généré par intelligence artificielle, les flux en direct ou les clips audio ». Et si cela ne suffisait pas, le texte s’attaque également frontalement aux personnes transgenres. En incluant le mot « transgendérisme » dans sa définition de l’obscénité, il ne cible plus un contenu, mais directement une communauté. Une dérive qui a immédiatement fait hurler les associations de défense des droits humains.

L’obsession contre les VPN

Pour les auteurs de la loi, le raisonnement est simpliste : si les citoyens peuvent utiliser un VPN pour masquer leur localisation, la loi devient inapplicable. Ils s’attaquent donc à l’outil plutôt qu’au contenu, voyant ces réseaux privés virtuels comme le mal incarné, un simple moyen de déjouer les interdictions. Cette vision fait l’impasse sur une réalité fondamentale : le VPN est avant tout un bouclier.

Interdire cet outil reviendrait à dynamiter une autoroute pour arrêter une voiture en excès de vitesse. C’est une mesure disproportionnée qui pénaliserait des millions d’utilisateurs. Car un VPN, même gratuit, sert d’abord à chiffrer sa connexion sur un Wi-Fi public pour éviter le piratage, à protéger sa vie privée de la surveillance des annonceurs, ou encore à permettre à des milliers de salariés en télétravail d’accéder de manière sécurisée au réseau de leur entreprise. En voulant construire une muraille morale, ce projet de loi démolirait l’un des fondements de la sécurité numérique pour tous.

Un avenir plus que compromis

Alors, faut-il vraiment s’inquiéter ? Sur le plan légal, sans doute pas. Le texte, dans sa forme initiale, à toutes les chances de finir à la poubelle, probablement retoqué pour son anticonstitutionnalité flagrante.

D’ailleurs, le signal envoyé par la levée de boucliers générale est si fort que les auteurs semblent déjà faire machine arrière. L’un des co-auteurs, le député Joshua Schriver, a récemment déclaré vouloir « rédiger un amendement pour supprimer certains aspects » afin d’« affiner son unique objectif… éradiquer la pornographie ». Rien de plus, rien de moins », ajoute l’élu étasunien.

Cet argumentaire contredit pourtant le texte même de la loi, qui ciblait explicite l’ASMR, les mangas et l’expression des personnes transgenres. La promesse d’un amendement sonne donc comme un aveu : la première version était indéfendable. Elle nous rappelle que la liberté en ligne n’est jamais un acquis et que, même si le tir est corrigé, la menace d’une législation disproportionnée reste bien réelle.

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Source :

Raison

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