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Pour protéger son eau, La Rochelle payera 1,2 million d’euros aux agriculteurs voisins qui renonceront aux pesticides

Pour protéger son eau, La Rochelle payera 1,2 million d’euros aux agriculteurs voisins qui renonceront aux pesticides

Des agriculteurs rémunérés pour se passer des pesticides : voici, en résumé, le principe des paiements pour services environnementaux (PSE) que l’agglomération de La Rochelle (Charente-Maritime) a décidé à l’unanimité, fin septembre, d’instaurer sur son territoire.

Le virage sera amoureux autour du captage de Casse-Mortier. Situé sur la commune de Clavette (Charente-Maritime), cet équipement symbolise depuis des années les multiples pollutions liées aux cultures intensives dans la plaine d’Aunis. Nitrates et chlortoluron (un herbicide) à hautes doses ont contribué à sa fermeture en 2020.

Avec les PSE, l’agglomération rochelaise cherche ainsi à tourner la page des « produits phytosanitaires » étendus au droit de son eau potable. En se passant des pesticides et en adoptant – selon les termes mêmes du ministère de l’Agriculture – des « comportements plus vertueux », les agriculteurs pourront ainsi prétendre à une indemnisation à l’hectare.

Une quarantaine des agriculteurs concernés

Pour financer ces paiements pour services environnementaux, l’agglomération rochelaise pourra compter durant 5 ans sur une enveloppe de 1,2 million d’euros financée à 80 % par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne – le restant étant émis de ses fonds propres.

L’aire d’alimentation du captage de Casse-Mortier – qui englobe aussi le captage de Varaize, situé à Périgny – représente une surface totale de 1 500 ha. Plus d’une quarantaine d’agriculteurs travaillent une partie de ces terres à l’heure actuelle. Tous vont rapidement pouvoir actionner les PSE sur la base du « volontariat », détaille Guillaume Krabal, le vice-président de l’agglomération rochelaise chargé de l’eau potable.

Les choses vont surtout se durcir pour les agriculteurs possédant des champs dans un « périmètre de protection rapprochée », vaste de 154 ha. Les pesticides y seront « formellement interdits », avance Guillaume Krabal. Mais, pour y parvenir, ce strictement devra d’abord être sanctuarisé via une déclaration d’utilité publique, qui devrait être signée en 2026 ou 2027.

D’ici là, une « commission d’indemnisation » fixera un calendrier et les montants attribués au titre des PSE, explique Guillaume Krabal. L’État, les collectivités et la Chambre d’agriculture de la Charente-Maritime siègeront notamment au sein de cette commission.

« Certains devraient arrêter »

Sur quels critères seront accordés ces PSE ? Diminution des entrants ? Baisse des rendements ? Personne ne le sait pour l’instant. Quant aux exploitants agricoles qui ne souhaiteraient pas s’engager dans cette voie, ils pourront revendre leurs terres via la Safer (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural). « Certains devraient arrêter, mais ils sont très minoritaires. D’autres continueront. Les terres sont très fertiles », note le vice-président de l’agglomération rochelaise.

Reste à savoir qui contrôlera les agriculteurs et le bon respect de leurs engagements. « La Chambre d’agriculture est très volontaire. Nous ne sommes pas dans un bras de fer mais dans un accompagnement », insiste Guillaume Krabal.

Pour convaincre le monde agricole, l’élu entend développer de nouveaux débouchés à proximité immédiate des fermes. Parmi les pistes évoquées : la création d’une coopérative donnant un accès direct et privilégié à la restauration collective du territoire.

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